Redistribution brutale, chiffres à l’appui : depuis 2021, les parts de marché des plateformes de rendez-vous médicaux ne ressemblent plus à ce qu’elles étaient. L’arrivée d’acteurs dopés par des levées de fonds massives a dynamité un paysage qu’on croyait figé.
Une nouvelle génération de startups s’engouffre dans la brèche, déployant des outils qui automatisent le parcours patient et intègrent la téléconsultation à haute dose. Désormais, les professionnels de santé disposent de solutions qui placent la confidentialité et l’interopérabilité au centre du jeu. L’écosystème s’accélère, poussé par une demande grandissante de services numériques sur mesure.
Le secteur de la santé numérique en pleine mutation depuis la crise sanitaire
La santé numérique n’a pas attendu la pandémie pour s’installer, mais la crise sanitaire a tout précipité. En France, partout en Europe, la ruée vers les solutions innovantes a bouleversé les habitudes. Sous la pression des restrictions et des cabinets surchargés, praticiens et patients ont dû se réinventer. Résultat : la révolution numérique s’est imposée en quelques mois, chamboulant le quotidien de milliers de soignants.
Sur le terrain, Doctolib règne encore en maître : plus de 150 000 praticiens, 70 millions de visiteurs mensuels, un ancrage en France et en Allemagne, le tout dans le respect du RGPD. Mais la scène ne se limite plus à un acteur. Qare affiche plus de 2 200 praticiens et 7 millions de téléconsultations en 2024, sous l’œil vigilant du ministère de la Santé. Livi, avec ses 700 médecins salariés, relie la Suède à Saint-Denis par la téléconsultation et des centres physiques. Maiia, filiale de Cegedim, équipe déjà plus de 3 000 pharmacies.
La liste des nouveaux venus s’allonge. Voici quelques exemples qui incarnent cette effervescence :
- GPS Santé développe ses solutions depuis Volvic, misant sur la permanence téléphonique et un accompagnement sur mesure.
- Hellocare, lancée par un médecin, s’implante à La Ciotat et se concentre sur le suivi patient.
- Medadom, Medaviz et Médecindirect investissent le créneau de la téléconsultation, via des réseaux de praticiens salariés ou partenaires d’établissements publics et privés.
Centres de santé, laboratoires, pharmacies, mutuelles : tous se branchent à ces plateformes. Les organismes publics veillent à la conformité et à l’interopérabilité. De leur côté, les praticiens scrutent la question de la souveraineté des données et de leur indépendance professionnelle.
Quelles startups bousculent aujourd’hui la domination de Doctolib ?
Le nombre de concurrents de Doctolib continue de grimper. Face au géant, plusieurs plateformes s’imposent sur le terrain de la prise de rendez-vous et de la téléconsultation. À commencer par Qare. Française, la plateforme s’appuie sur plus de 2 200 praticiens et totalise 7 millions de téléconsultations en 2024. Son point fort : une offre riche couvrant toutes les spécialités, de la médecine générale à la psychologie, et une validation par les autorités de santé.
Autre challenger : Livi. Cette filiale suédoise s’appuie sur plus de 700 médecins salariés, disponibles 7 jours sur 7. Sa particularité : proposer à la fois des consultations à distance et des centres physiques, notamment à Saint-Denis, pour toucher des patients éloignés des soins.
Le camp français compte aussi sur Maiia (Cegedim), spécialiste de l’agenda médical, de la téléconsultation et de la gestion de rendez-vous dans plus de 3 000 pharmacies. Les cabines connectées en officine symbolisent l’essor de solutions de proximité.
En région, GPS Santé (Volvic) s’appuie sur plus de vingt ans de savoir-faire. Son credo : accompagnement personnalisé, permanence téléphonique, agenda en ligne. À côté, Resalib, Callibri ou Crenolib séduisent les paramédicaux, les professionnels du bien-être et du médico-social grâce à une grande souplesse d’utilisation.
Quelques plateformes illustrent encore la diversité de l’offre :
- Medadom propose des dispositifs sans rendez-vous, reliés à la Sécurité sociale.
- Alaxione défend l’indépendance du praticien et la confidentialité, avec une solution en marque blanche.
- Docorga et Keldoc mettent en avant la sécurisation des échanges et la conformité RGPD.
La multiplication des services, la spécialisation et l’intégration de technologies de pointe comme l’intelligence artificielle alimentent une concurrence dynamique sur le marché européen de la santé numérique.
Innovations et nouvelles pratiques : ce que la téléconsultation change pour patients et professionnels
L’essor de la téléconsultation redéfinit la relation entre patients et professionnels de santé. Aujourd’hui, Doctolib, Qare, Livi, Maiia ou GPS Santé offrent un accès immédiat à la médecine, que l’on soit chez soi ou au travail. Pour les praticiens, l’agenda numérique et la vidéo-consultation deviennent des standards, intégrant rappels automatiques, messagerie sécurisée et dossiers médicaux dématérialisés.
Les usages se diversifient : la téléconsultation s’étend désormais à la psychologie, la dermatologie, la pédiatrie ou la médecine générale. Livi, fort de ses 700 médecins salariés, et Qare, avec 7 millions de consultations, en sont des exemples concrets. Les plateformes ne servent plus seulement au suivi : elles gèrent la prise de rendez-vous, les absences, l’émission d’ordonnances et la coordination interprofessionnelle.
Pour les patients, le premier bénéfice se mesure dans les délais : la réduction de l’attente est notable. Les pharmacies équipées de cabines connectées (Maiia) et les dispositifs sans rendez-vous (Medadom) renforcent l’accès aux soins, surtout en zones sous-dotées. La Sécurité sociale, qui prend en charge certains actes jusqu’au 30 septembre, encourage cette transition numérique.
Les professionnels restent attentifs à la confidentialité et au respect du RGPD. Docorga ou Alaxione proposent des plateformes en marque blanche, hébergées en France, pour garantir la maîtrise des données. Ce virage digital s’accompagne aussi d’une réflexion sur la place de l’humain dans le soin, alors que l’intelligence artificielle s’installe dans la gestion des parcours patients.
Découvrir les acteurs émergents : pourquoi s’intéresser aux alternatives à Doctolib maintenant
Le marché de la santé numérique ne se résume plus à une poignée de plateformes. Derrière Doctolib, d’autres acteurs montent en puissance, portés par des besoins spécifiques et de nouvelles attentes, tant chez les praticiens que chez les patients. Qare mise sur la spécialisation en téléconsultation avec plus de 2 200 praticiens et 7 millions de consultations cette année. Livi, filiale du groupe suédois Kry, propose des consultations vidéo 7 jours sur 7, de 6h à minuit, et dispose de centres physiques à Joncquière et Saint-Denis.
Sur le front de la protection des données et de l’indépendance, Alaxione et Docorga font la différence grâce à des solutions en marque blanche, hébergées en France et pleinement conformes au RGPD, pensées pour les hôpitaux ou laboratoires. Pour les professionnels attachés au lien de proximité, GPS Santé, né à Volvic en 1990, propose un accompagnement sur mesure et une gestion d’agenda complète, y compris par téléphone.
Le paysage s’enrichit rapidement, comme en témoigne cette sélection :
- Maiia (Cegedim) équipe déjà plus de 3 000 pharmacies avec ses cabines de téléconsultation connectées.
- Resalib vise le secteur du bien-être et du médico-social, avec un annuaire spécialisé et l’envoi de rappels SMS.
- Medadom propose des consultations sans rendez-vous, remboursées à 100 % par la Sécurité sociale jusqu’au 30 septembre.
Les solutions tout-en-un répondent aussi à la demande : Ma Gestion Psy s’adresse aux psychologues, Crenolib privilégie une gestion simple et des tarifs contenus. Cette diversification traduit la volonté des professionnels de choisir des outils adaptés, protecteurs des données et ouverts à l’innovation. Le marché n’a pas fini de surprendre : la prochaine grande avancée pourrait bien surgir là où on l’attend le moins.


