Dire que l’alimentation ne joue qu’un rôle mineur dans la rétention d’eau serait passer à côté de la réalité. Il suffit parfois d’une assiette trop salée ou d’un excès de sucre pour voir apparaître les premiers signes d’œdème, même chez ceux qui n’ont jamais eu de problème de santé particulier. Rester assis ou debout pendant des heures n’arrange rien : l’eau s’accumule, discrètement, mais sûrement, sans distinction d’âge ou de forme physique.
Certains traitements, comme les antihypertenseurs, bousculent l’équilibre hydrique du corps, tandis qu’un apport en eau insuffisant, un geste banal que l’on néglige, ne fait qu’accentuer le phénomène. Ajoutez à cela des variations hormonales ou la présence d’une maladie sous-jacente, et la gestion quotidienne de la rétention d’eau prend vite des allures de casse-tête.
Rétention d’eau : comprendre un phénomène fréquent et souvent méconnu
Chez l’adulte, près de 60 % du corps est constitué d’eau, répartie dans les cellules, le sang et les tissus. La rétention d’eau, ou œdème, correspond à une accumulation excessive de liquide dans certaines zones. Ce déséquilibre ne se limite pas à une question d’apparence ou de confort : il résulte d’un jeu subtil entre la pression exercée dans les vaisseaux sanguins, qui pousse le sérum vers l’extérieur, et l’action des protéines sanguines qui cherchent à le retenir à l’intérieur.
Quand ce système déraille, le liquide s’installe. Les reins, censés filtrer l’excès de sel via les urines, peinent à suivre. Peu à peu, le corps se met à enfler : jambes, chevilles, pieds, mais parfois aussi ventre, mains, paupières ou visage, selon la localisation de l’accumulation.
Au-delà du gonflement visible, d’autres signes peuvent alerter :
- Sensation de lourdeur
- Prise de poids rapide
- Décoloration cutanée
- Démangeaisons
- Raideur articulaire
- Engourdissements
- Ballonnements
La rétention d’eau peut se manifester de façon diffuse ou très localisée. Chez de nombreuses femmes, les variations hormonales amplifient le problème, en particulier à certains moments du cycle ou lors de la grossesse. Si plusieurs de ces signes apparaissent, il devient essentiel de remonter à la source pour personnaliser la prise en charge. Car ce phénomène, loin d’être rare, continue de passer sous les radars pour beaucoup en France.
Quels sont les principaux facteurs qui favorisent la rétention d’eau ?
Les causes de la rétention d’eau forment un véritable patchwork. Plusieurs facteurs, souvent imbriqués, interviennent dans la régulation de l’équilibre hydrique. Le premier suspect reste une alimentation trop riche en sel : le sodium, omniprésent dans les produits transformés, encourage l’organisme à retenir l’eau. Quand les reins n’arrivent plus à compenser, l’excès s’accumule dans les tissus.
Autre facteur : l’immobilité prolongée, que ce soit assis au bureau ou debout pendant des heures. Ce manque de mouvement bloque le retour veineux et lymphatique, provoquant un gonflement des membres inférieurs. Les variations hormonales, surtout chez les femmes, règles, grossesse, ménopause, prise de pilule contraceptive,, modifient aussi la circulation des fluides et la perméabilité des vaisseaux sanguins.
Quelques exemples concrets de causes médicales sont à connaître pour mieux prévenir les risques :
- Insuffisance veineuse
- Atteinte rénale, cardiaque ou hépatique
- Troubles de la thyroïde
- Certains traitements comme les corticoïdes ou les antihypertenseurs
- Surpoids ou obésité, qui majorent la pression sur les vaisseaux
D’autres éléments aggravent la situation : la chaleur, un apport insuffisant en protéines, ou même la déshydratation ; dans ce dernier cas, l’organisme, par réflexe, retient davantage d’eau pour se protéger. Garder un œil sur ces facteurs, c’est déjà agir sur la prévention et ouvrir la voie à une prise en charge plus efficace.
Des gestes simples et naturels pour limiter la rétention d’eau au quotidien
Aucune fatalité à subir la rétention d’eau. Lorsque les gonflements s’installent, jambes, chevilles, parfois mains ou paupières,, quelques ajustements ciblés peuvent faire la différence. Le premier réflexe : alléger la quantité de sel dans l’alimentation. Selon l’OMS, il vaut mieux ne pas dépasser 5 g par jour. Privilégier le fait-maison, éviter les plats industriels et miser sur des aliments naturellement pauvres en sodium sont des stratégies payantes.
Les fruits et légumes riches en eau, concombre, pastèque, melon, raisin, artichaut, fenouil, blette, méritent une place de choix à table. Leur teneur en potassium et en fibres aide les reins à faire leur travail et favorise l’élimination des liquides. Certains produits comme l’asperge ou l’ananas sont reconnus pour leur effet drainant. Pour ceux qui apprécient les infusions, les tisanes préparées à base de pissenlit, reine-des-prés ou carvi viennent soutenir le drainage rénal.
Une activité physique régulière, comme la marche, le yoga ou la natation, stimule la circulation sanguine et lymphatique. Les séances de drainage lymphatique, réalisées par un professionnel de santé, soulagent les œdèmes persistants. En cas de jambes lourdes, le port de bas de contention optimise le retour veineux.
Négliger l’hydratation est une erreur : il est recommandé de boire environ 1 à 1,5 litre d’eau par jour, comme le rappelle le Programme National Nutrition Santé. Ce geste simple limite la rétention d’eau paradoxale liée à la déshydratation et facilite l’élimination du sodium accumulé.
À chaque pas, chaque fourchette, chaque verre d’eau, on façonne l’équilibre de notre corps. La rétention d’eau n’est pas une fatalité : c’est un signal. À chacun d’y répondre, un geste à la fois.